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Pascal Salé revient sur le devant de la scène, avec sa propre formation ; il a posé la contrebasse pour retrouver son premier instrument, la guitare.
Sa notoriété dans le milieu jazzistique n’est plus à faire, il la doit d’une part à sa façon unique de traiter l’instrument, sa richesse sonore et mélodique, et d’autre part au fait qu’il soit un instrumentiste pluridisciplinaire complet et accompli.
Pour reprendre les propos du Dauphiné : « Pascal Salé veut créer en dehors des courants et des modes. Il a un jazz fluide et éclairé, qu'il concocte dans un cocktail très personnel. On dit de lui qu'il fait une musique qui sait rester populaire sans perdre son âme. [...] »
Toujours en recherche, il aime le choc des cultures, les provoque et ne cesse de créer, dans un esprit qui lui est propre, sans interdit de style ou d’esthétique, sans renier ses origines. Ce qui en fait, pour citer l'écrivain - musicologue Jean-Paul Ricard, «un musicien d’exception».
A ses débuts, Pascal Salé est un guitariste qui se taille une part belle dans le monde jazzistique en sillonnant France et Europe. Outre de nombreux festivals et clubs de jazz, il a également marqué la scène montpelliéraine de l’époque, notamment au Rockstore, Jam et Sax’aphone qui hébergeait un collectif de musiciens tels que Michel Marre, Denis Fournier, Patrick Torreglosa, Frédéric Tari, Michel Bismuth, Gérard Pansanel, Stéphane Kochoyan…
Par la suite, voulant parachever son travail rythmique, il étudie les percussions d’Afrique de l’Est (créant "Suite pour 6 musiciens et 4 danseuses") et la contrebasse, ce qui l’amène à accompagner bon nombre de solistes pendant de nombreuses d’années, sur la scène internationale, délaissant là son premier instrument par manque de temps.
Son retour à la guitare se fait naturellement : sa fille, harpiste et chanteuse, désire l’intégrer dans son groupe celtique ou il signe quelques improvisations très appréciées ; certains organisateurs se rappellent de lui et l’invitent à revenir jouer au sein d’un projet jazzistique. C’est ce qu’il se décide enfin à faire cet été avec le groupe "Altaïr".
Cet événement lui redonne le goût de l’écriture et l’envie de ré-arranger certaines compositions plus anciennes, jamais sorties du carton.
Son passage à la contrebasse a changé son idée de la composition et il envisage une esthétique innovante, attentif aux échanges transgénérationnels, stimulant, selon lui, « l’ouverture aux idées nouvelles et la combinaison fusionnelles des influences modernes et anciennes ».
Le nouveau "Pascal Salé Group“ surprend de par son instrumentation peu commune dans le jazz et les musiques actuelles :
• Guitares tour à tour jazz archtop, rock solid body ou folk électro-acoustique permettant de passer d’un univers jazz, voire traditionnel à un monde rock aux limites de l’électro.
• Piano classique ou Fender Rhodes pour retrouver le "sound" américain du jazz et jazz rock, synthétiseurs qui nous renvoient aux sons "vintage" tant recherchés des années 70, mis en lumière par des groupes français de fusion tels que Magma, Ange, Total Issue, François Béranger, Zoo de Léo Ferré, Potemkine… Le rôle des parties graves, d’ordinaire confié à un bassiste ou un contrebassiste, est également dévolu au claviériste, en en chamboulant le rôle traditionnel.
• Batterie acoustique (en l’occurrence pièce unique créée pour le groupe par un artisan français du Sud de la France) pour retrouver les sonorités et les résonnances des batteurs qui se sont illustrés dans l’histoire du jazz (Elvin Jones, Tony Williams, Kenny Clarke).
L’idée, bien sûr, n’est pas de faire du neuf avec du vieux, mais de se servir du savoir ancien et des connaissances actuelles, pour avoir la vision la plus large possible du jazz, des musiques improvisées et transversales, explorer d’autres voies, propres au jazz de par l’improvisation, mais tout autant issues de la musique classique de par l’écriture, orale de par les rythmes africains et traditionnelles (ancrée dans le terroir, pourrait-on dire) de par la dose de soleil distillée dans certaines compositions.
Pour ce faire, Pascal Salé s'est entouré d'un ami de longue date, le batteur Patrick Réhant, avec qui il avait commencé l'aventure et d'un jeune claviériste talentueux, Adrien Spangaro.
Bien que le son soit unique et les oeuvres très personnelles, les influences sont nombreuses, de John Coltrane à Mike Stern, sans omettre les incontournables Wes Montgomery et Pat Metheny.
De plus, il est important de citer le dernier trio d'Elvin Jones —musicien exceptionnel auquel le guitariste veut, ici, rendre hommage — et dont la formule assez similaire a été une réelle source d'inspiration. |
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